Du 6 juin au 5 juillet 2019, l’Espace Fusterie accueille l’exposition « Femmes d’espérance, Femmes d’exception », afin de (re)mettre à l’honneur les figures féminines du protestantisme.
Dix-neuf biographies, ainsi que plusieurs autres portraits, jalonnent cette exposition retraçant les parcours et les combats de ces femmes qui, du 16ème siècle au 20ème siècle, se sont illustrées par leur volonté de pouvoir exercer pleinement et officiellement leur foi. Grandes oubliées de l’Histoire de la Réforme, ces activistes théologiques portaient pourtant l’évangile alors même que la société qu’elles servaient les mettaient de côté. « De colporteuses à prédicatrices, ou encore femmes de pasteurs, elles font partie des plis de l’Histoire – elles sont cachées dans l’ombre d’une mémoire sélective et conventionnelle axée sur les hommes, souligne Blaise Menu, pasteur au sein de l’Eglise Protestante de Genève depuis vingt ans et modérateur de la Compagnie des pasteurs et des diacres. Cette exposition veut faire émerger leurs noms pour souligner l’importance du ministère des femmes».
A Genève, c’est en 1909-1910 que les femmes obtiennent le droit de vote pour participer aux décisions de l’Eglise; il faudra attendre encore vingt ans pour voir Marcelle Bard être la première femme consacrée pasteure de l’Église nationale protestante.
L’exposition a été inaugurée début juin, deux semaines avant la grève des femmes qui a marqué Genève et toute la Suisse. « Pour cette occasion, le débat sur le langage épicène, dit neutre ou inclusif, a notamment ressurgi, souligne Blaise Menu. Bien que pour nous ce ne soit pas une préoccupation nouvelle, c’est une attention à entretenir dans nos liturgies et nos sermons».
A la fin de l’exposition, il est proposé aux visiteuses et visiteurs de nommer les femmes du 21ème siècle qui pourraient venir enrichir cette exposition. Une belle manière d’honorer celles qui aujourd’hui marchent sur les traces de ces femmes courageuses qui « ont osé ».